IV – L’Hiver de terre d’Age suivi de Plage des Courlis
Premier recueil publié en autoédition, en 1992. ISBN : 2-950674-0-X
Les deux parties composant ce recueil sont des suites poétiques, présentées par une belle Lettre-Préface de Jean-Louis Boncoeur (rédigée en 1977).
« (…) un chant du cœur, spontané le plus souvent sans doute, mais dont le jaillissement n’est pas fortuit. Il implique, au contraire, une grande recherche ; recherche dans le choix des épithètes, des alliances de mots. Votre vocabulaire poétique est, certes, d’une simplicité exemplaire, mais son dépouillement reste à l’abri de toute banalité. »
2 dessins à l’encre de Chine de Vincent Lacore, frère du poète.
L’HIVER DE TERRE D’ÂGE
« Souvent je ne parle que pour toi, afin que la terre m’oublie »
Épigraphe de René Char
C’est l’hiver à Terre d’Âge
Et Clara n’aimait pas l’hiver
Le regard suspendu aux goélands d’automne
Te souvient-il, Enfant des Marais,
Qu’elle soupirait ?
Parfois les derniers jours d’Octobre,
Fils des Murailles, t’en souvient-il ? ,
Nous la voyions venir
Avec plaisir
Avec regret, Clara, Belle Etrangère,
Le soir venu, retournait au village.
Je retournais à mon village…
PLAGE DES COURLIS
« La nuit approchait et la tempête ; quelques cris grinçants et doux de courlis déchiraient l’étoffe grise du silence. »
Épigraphe de Pierre-Henri Simon
La Rencontre fut une Fête
J’en ai toujours la souvenance
Et crois entendre encor ta voix
Dans la maison qui sommeillait
La Rencontre fut célébrée
De toi à moi sans frontière
Mais le lendemain menaçait
Qui nous redonnerait la vie
Ce soir-là tu vécus mon heure
Mais la pendule était jalouse
Et de toi je reçus la mort
Quand elle voulut la donner
***
Et voilà pourquoi mon amour
Je reviens souvent à la Fête
Pour mon âme seule le temps
Veut bien repartir en arrière
Remonter aux sources premières
Oublier ce qui n’était pas
La lente approche de ton pas
Voilà pourquoi je t’aime encore
Bien après bien après ma mort
Au jardin clair de ta beauté
L’hiver même nourrit l’été
Et décembre s’efface en Mai.
***
J’ai oublié d’aimer les parfums qui passaient
J’ai oublié de croire aussi que m’attendait
Quelqu’un qui n’avait pas tes yeux