VI – Poèmes du premier siècle

Troisième recueil publié en auto-édition. ISBN 2-9506745-2-6
Prix Paul Verlaine 2000 de l’Académie Française

Il contient 53 poèmes (comme 1953, année de naissance du poète en ce « premier siècle » de sa vie) répartis en ensembles de tonalités différentes :
– pour la nuit d’automne
– pour le cri du monde
– pour la main d’espoir
– pour l’amour en fleur
– pour le souvenir qui point
– pour le jour qui chante
… et dont la composition s’est échelonnée du début des années 70 à la fin des années 90, ce qui permet au lecteur de saisir évolutions et permanences.
Quatre dessins à la plume de Maurice Lacore illustrent ce recueil, qui s’achève sur un dessin représentant une porte, symbole d’un nouveau monde à aborder, d’un nouveau « siècle »…

Dédicace du recueil :
« À nos enfants Ludovic, Angèle, Clotilde, Hélène. »

POÈMES DU PREMIER SIÈCLE

« Je n’invente pas, je crée.
Qui dit invention dit intelligence
Qui dit création dit amour
. »
Épigraphe de René Guy Cadou

***

Merci pour la délicatesse
De votre visage ce soir
Merci pour les mots de tendresse
Qui nous ont fait fleurir l’espoir

Merci pour le vin de la joie
Et la douce mie de vos pains
Pour la lampe au bout de la voie
Pour l’étoile au long des chemins

Merci d’avoir été musique
Quand le monde n’était que bruit
D’avoir été l’aube magique
Lorsque nous redoutions la nuit

Merci pour la grandeur donnée
Aux petits élans de nos cœurs
Merci pour la vie partagée
Multiplication du bonheur

Merci d’avoir été présence
Aux frimas de nos carrefours
D’avoir au frisson de l’Absence
Posé le manteau de l’Amour.

Novembre 1996

 

***

Pinède
(À mes parents)

Pinède
Qui brûla ton sanctuaire
Qui troubla ta prière
De soleil et de cigales

Grands pins
Tordus sur la terre aride
Quel conquérant trop avide
Osa

Vent d’Est
Toi qui chantais dans leur toison
Pourquoi sans raison
As-tu trahi

De la pinède
Il n’y a plus sous le vent
Que ce parfum qui tristement
S’élève

Ton cœur
Ressemble à la pinède
Aux grands pins face à la mer
Hier si beaux
Aujourd’hui la proie du feu
Demain cendre

9 Août 1971

***

Ticket de quai
(aux parents, en souvenir des trains du soir)

Le pont, la route et là-bas ton square
Et ta demeure à la lampe qui veille
Ô cœur battant dans un corps qui sommeille
Tout reste en place et salue ton départ

Tu vivais là près des trois arbres
Et le couloir résonne encor de ta chanson
Et nous t’avions choisi pour compagnon
Toi qui gravais nos rires dans le marbre

Oh n’oublie pas ces instants étoilés,
Que le temps prête et dont le cœur s’éclaire,
Ni les trois arbres au bord de la rivière
Ni l’avenue des sourires passés